folieDIONYSIAQUE

jeudi soir, quai d'la gare. pour le style, je fumerais bien une cigarette, mais le tabac, j'aime pas çà. dans le train, sac près d'la main je pense à rien. à tout. et je suis arrivée, j'ai vu les drapeaux, j'ai vu le ciel, ses nuages qui grondent et qui annoncent les éclairs qui vont casser le ciel ce soir. quand j'ai passé la porte du jardin, que j'ai tendu le bouquet de fleurs à la tante, mon coeur s'est mis à battre un peu plus vite. parce que j'y étais. La tante est partie, les amis ont débarqué, les tentes ont éclos sur la pelouse, les bouteilles sont sorties et l'apéro a commencé. Naive de Lilly Allen a empli le jardin. Art rock, cette année, a commencé comme ça. de jeudi soir à ce soir, c'était de la magie pure. j'ai encore trop bu, j'ai rien compris à ce qui s'est passé. tout n'a été que tourbillon de gens qui te sourient qui te serrent dans les bras qui crient qui dansent qui fument qui boivent qui dorment qui refument qui font tourner pour qu'à ton tour tu fumes tu boives tu cries tu ries tu danses. la ville grise qui tire la gueule avait un air de capitale en pleine fete de la musique. ivresse sur la voie publique autorisée le temps d'un week end. les joints fleurissaient sur toutes les lèvres, partout où j'allais dans la rue. la musique pleuvait sur les gens, les arts étaient partout, et nous on lézardait dans les pelouses, sur les bancs des théatres, au soleil, dans les musées, partout. ce matin, en attendant l'train, je fumais la dernière clope de mon paquet. preuve que j'étais pas redescendue. et j'y suis encore, j'y suis encore dans ce concert, dans la foule qui me porte, sur giant jack de dionysos, j'y suis encore en train de porter mathias malzieu qui slame, j'y suis encore à rire avec les musiciens d'asha au bar vip. c'est des flashs de bonheur qui reviennent pendant que j'écris. je touche encore la barrière pendant editors. je bois toujours mon gin dans le canapé, avec miky green qui donne son concert à 10 mètres de moi. thomas dutronc me fait encore danser, tourner, et les vieux fuient le devant du public parce que les jeunes "bougent trop". encore. la musique bourdonne à mes oreilles. les sifflements se font légers mais présents. mon foie est complètement mort, avec ses 3 bouteilles de gin, 2 de rosée et multiples bières et autres verres de champagne, vodka, whisky et tout le bataillon festivalier. je n'ai plus de poumons. ma gorge me brule. j'ai des bleus sur tout le corps, et un genou et un coude complètement détruits suite à un slam à l'atterrissage rude. j'ai des maux de ventre fous, je ne sais pas manger correctement. j'ai les yeux en forme d'anus. les pupilles en forme d'aiguille. pas la peine de chercher à parler, je n'ai plus de voix. mon pouce est déboité. des ampoules partout. c'est le premier festival complet de l'année 2008, un avant gout de l'été. et c'était bon, bordel.